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Récit de l'arrivée du Championnat du monde cycliste 2013 par Le Baron Guy

Tout n’a pas débuté à 10 Km de l’arrivée comme certains commentateurs voudraient le faire croire……

Une course cycliste, la plus petite soit-elle ça se construit et ça se conduit….depuis le départ voire même avant, dans une guerre des nerfs des participants et de leur entourage et même des médias qui ne manquent pas d’en rajouter.

Alors pensez donc ,un championnat du monde couru sur environ 280 Km en fin de saison avec pour favoris des Espagnols, des Italiens et quelques Français sans compter les nombreux outsiders en embuscade…..

Bref, après 260 Km de course sous la pluie, après une longue saison, les organismes sont au bout de leurs possibilités…..la victoire se jouera alors plus au moral qu’au physique pour les ‘’costauds’’ qui resteront pour la ‘’Gagne’’

Car ce qui reste là c’est du beau monde ,qui a glané tout au long de la saison, qui son tour d’Italie, qui ses classiques de début de saison, qui ses étapes du tour de France ,ou qui, blessé, a fait de ce championnat du monde son ultime objectif…..

C’est ainsi, en faisant rouler les équipiers ‘ qu’à l’usure les prétendants au titre ont fait fondre le peloton, ça s’appelle l’élimination par l’arrière….chaque passage des 2 côtes du circuit , abordé après environ 106 Km en ligne a laissé égrener un chapelet de coureurs, un peu’’ justes’’ ou démotivés car n’ayant plus dans l’équipe un vainqueur potentiel et chaque tour de circuit a permis de préciser ce qui se passerait dans le final

Bref, à environ 3 tours de l’arrivée il restait parmi les vainqueurs potentiels, 5 Italiens, 4 Espagnols, 3 Français et quelques autres bons coureurs de nationalités différentes dans un peloton de plus en plus squelettique  …autant dire, vu par les commentateurs officiels que la victoire ne pouvait revenir qu’à un Italien ou à un Espagnol……les Français ayant un peu de ’’mou’’ dans la pédale…

Comme il pleuvait, la route était bien glissante et à environ 25 Km de l’arrivée, chute de Nibali et de quelques autres dont Voeckler ,sans gravité au bas d’une petite descente…Nibali , attendu par ses équipiers repart assez vite, rentre dans les voitures, et bien sûr ,appuyé sur la portière de la voiture de son directeur sportif fait ‘’longuement’’ régler son dérailleur, ce qui suscitera plus tard quelques protestations…Pourvu qu’il ne gagne pas  entend-on de la part des commentateurs officiels

Pendant ce temps, Thomas Voeckler, bien qu’attendu par un équipier ne reviendra pas, il finira d’ailleurs à 15 minutes du vainqueur

Toutefois pour rentrer vite , Nibali a fait un gros effort

Le début de la fin…..

Dans le dernier tour , alors que ce qui reste du peloton attaque la grande montée du circuit, 4’’ costauds’’ se détachent : Rodriguez,  Valverde,  Nibali,  Rui Costa.

Nibali attaque, sachant que s’il veut gagner, il doit se débarrasser des 2 Espagnols

Mais il paye les efforts faits pour revenir après sa chute et il ne fait pas le trou

Alors Rodriguez attaque et passe Nibali qui est dans le ‘’dur’’,..devant, maintenant Rodriguez est ‘’à fond’’ mais derrière, Rui Costa , le Portuguais y va , Valverde ne bouge pas ,attendant que Nibali y aille mais Nibali est cuit, il coince…

La suite est claire , Rui Costa rejoint Rodriguez et le bat au sprint d’un rien certes mais il gagne….

Alors on doit se demander comment 2 coureurs de la même équipe, des costauds, des coureurs expérimentés se sont apparemment fait piéger dans ce final qui logiquement n’aurait pas dû leur échapper ?

L’Analyse

Il convient de resituer le contexte :

Le championnat du monde se court en équipes nationales où sont regroupés des coureurs qui, toute l’année, pour les meilleurs d’entre eux , sont concurrents et n’ont pour le moins aucune sympathie envers l’équipier d’un jour voire pire, l’EGO aidant….

Et bien sûr , au – delà des maillots nationaux il y a les relations d’ équipes

Il faut remarquer que Rui Costa est chez MOVISTAR le lieutenant de Valverde

Dans les grands Tours dont le Tour de France et qu’il partage sa chambre à

l’étape, inutile de dire les affinités ….sans parler de ‘’qui fait la paie à la fin du mois ‘’ et les retombées pour les sponsors si un gars de l’équipe gagne le championnat  ….business is business

Dans le final, Rui Costa a joué le jeu lorsque Nibali a attaqué , il a relayé pour aller chercher l’Italien et a contré quand il a vu que Rodriguez faisait le trou

Et  psychodrame pour Valverde, qui cette saison a trusté les places de second, ce qui est frustrant … et qui se dit  Rui Costa a démarré , si je vais le chercher, je ramène Nibali et donc comme il va vite….d’où…. laissons faire on verra bien. Si Nibali me ramène, je peux encore gagner au sprint…..

Pendant ce temps –là, dans la tête de Rodriguez, qui voit revenir sur lui Rui Costa, il se dit ‘’ce salaud de Valverde  n’est pas allé le chercher, il fallait s’y attendre, c’est son équipier,c’est son pote. Et ‘’vlan’’ , côté psychologique, il se prend un coup qui s’avérera décisif dans le sprint final…..

Du côté de Rui Costa , c’est simple, il a compris que Valverde ne raménera pas Nibali qui de toutes façons est ‘’cuit’’, il lui reste donc à ajuster Rodriguez, ce qu’il va faire sans hésiter car dans la tête, celui qui a  rejoint juste avant l’arrivée sait qu’il est ‘’le costaud du jour’’et que l’autre va subir sa loi.

Et Nibali n’y est pas allé car il était au bout du rouleau  et pensait que c’était à Valverde de contrer Rui Costa . Malgré cela, il sera battu pour  la 3° place par Valverde et il continuera à penser que s’il n’était pas tombé il serait devenu champion du monde…la poisse quoi !!

  Et c’est ainsi qu’on devient champion du monde cycliste après 7H 15 minutes de course dans des conditions très difficiles sous la pluie et en enfonçant tous les commentateurs

Sur le podium, à la remise des médailles, il y avait un vainqueur radieux, le Portugal avait  pour la 1ère fois un  champion du monde , après avoir donné tant de champions valeureux dans cette discipline

Et à côté deux coureurs, espagnols, à la mine crispée, ne se regardant pas, ne se serrant pas la main, comme si la dure loi du sport leur interdisait toute manifestation de sympathie, le regard bas , la tête déjà à la revanche du lendemain….

Quoiqu’en disent les commentateurs officiels, ce sont bien les plus costauds qui étaient devant à l’arrivée et nous avons vécu un beau Psychodrame cycliste

Note : la semaine suivante, Rodriguez a gagné en solitaire le Tour de Lombardie ce qui en dit long sur le déroulement de ce qu’aurait pu être le classement du championnat du monde si…… mais on ne refait pas l’histoire qui n’a pas eu lieu.

Que chacun revive la course et se fasse sa propre opinion…….

 

Le Baron Guy

Amateur à peine éclairé quant aux affaires du cyclisme

(La rédaction vous assure du contraire)



01/11/2013
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